Réunification familiale

Vendredi 26 Novembre 2021, l’équipe de l’ONG Cavoequiva s’est rendue à la préfecture de Songon pour une réunification familiale. A Cavoequiva nous sommes convaincus que la place de l’enfant est dans sa cellule familiale.

Toutefois, nous n’effectuons des réunifications familiales que dans les cas où cela est possible et où cela ne va pas à l’encontre de la volonté de l’enfant. En effet, nous ne remettons pas un enfant aux mains d’une famille maltraitante. Dans de nombreux cas, nos pensionnaires ont déjà quitté leur famille nucléaire depuis quelques temps, souvent car elles ont été confiées à des proches de la famille, elles se retrouvent alors maltraitées et / ou exploitées dans leur nouveau domicile. C’est la raison pour laquelle, dans une grande partie des cas, nous pouvons remettre l’enfant à ses parents, s’ils ne sont pas maltraitants, en les avertissant des sanctions auxquelles ils s’exposent si la situation se reproduit ou s’ils font preuve de négligence envers leur enfant.

Dans les cas où la réunification est impossible (enfants dits sorciers, échec de la recherche familiale) nous prenons en charge la pensionnaire au Centre de Transit Communautaire (CTC) aussi longtemps que nécessaire, tout en lui proposant, en fonction de son âge, de suivre une scolarité à l’orphelinat de Jeunes filles de Grand Bassam, ou de suivre une formation professionnelle au sein du CTC (couture, coiffure, art floral etc.).

Ainsi, lorsqu’une nouvelle pensionnaire arrive au Centre de Transit Communautaire, notre objectif est de pouvoir la réunifier dans sa cellule familiale, c’est dans cette optique que nous procédons dès son arrivée à des écoutes de la jeune fille, afin de pouvoir effectuer un retracement familial : nous identifions la commune ou le village d’origine de l’enfant et collectons le plus d’informations sur sa famille : nombre de frères et sœurs, nom et profession des parents etc, afin de pouvoir retrouver la famille en se rendant sur place ou en travaillant avec les autorités locales (préfecture, centre social etc.).
Une fois la famille identifiée et retrouvée, elle est invitée à venir au siège de l’ONG pour procéder à la médiation. Cette médiation permet de consulter les différentes parties prenantes et de déterminer l’intérêt supérieur de l’enfant, ainsi que de préparer les conditions de son retour : choix du parent auquel l’enfant sera remis et sous quelles conditions (scolarisation, demande d’extrait d’acte de naissance etc).

Au cours de cette médiation nous sensibilisons les maltraitants, qui bien souvent ignorent qu’ils ont enfreint la loi et bafoué les droits de l’enfant, nous les mettons ainsi en garde contre ces mauvais traitements et les sanctions encourues pour maltraitance, et exigeons qu’ils versent une indemnisation financière aux parents de l’enfant, afin de pouvoir financer son projet de vie (scolarisation ou formation professionnelle).

Une fois la médiation finie, vient la réunification. Celle-ci peut avoir lieu à notre siège ou dans la localité de réinsertion de l’enfant.

C’est dans ce cadre qu’une partie de l’équipe (le président de l’ONG, les chargés de protection et une volontaire) s’est rendue à la préfecture de Songon ce vendredi. Nous organisons alors des cérémonies de réunification, où prennent part la famille, l’ONG Cavoequiva, les autorités étatiques (police, préfet etc.) ainsi que que les autorités locales : chefs coutumiers, directeur de l’école, notables etc. Cette cérémonie permet de revenir sur l’histoire de l’enfant et sur les raisons de son arrivée à l’ONG Cavoequiva, afin de sensibiliser la communauté et d’éviter que ce cas de figure ne se reproduise. De plus, le parent récepteur signe à cette occasion une lettre d’engagement dans laquelle il s’engage à respecter le projet de vie de l’enfant et à veiller sur lui, sous peine de sanctions pénales. C’est au cours de cette cérémonie que, devant la police et les représentants du ministère femme famille enfant, l’ONG Cavoequiva remet officiellement l’enfant à sa famille. Une fois la cérémonie terminée, nous raccompagnons l’enfant jusqu’à son domicile ou jusqu’à son école afin de reconnaître les lieux pour le suivi post-réunification. Au cours du mois dernier, 11 jeunes filles ont été réunifiées au sein de leur cellule familiale, retrouvant ainsi la voie de l’école et quatre nouvelles pensionnaires sont arrivées au Centre de Transit.